Baldomero, 42 ans, est un ancien boxeur, une ancienne idole de la boxe équatorienne. Il sort de prison après douze ans derrière les barreaux. La prison est située dans le centre historique de Quito. Cette zone urbaine est le premier paysage qui s’offre à ses yeux à sa sortie. Émerveillé, il décide d’y rester pour vivre sa liberté retrouvée. En sortant, tout est nouveau, un monde de sensations s’ouvre à lui, il redécouvre la liberté et ce que cela implique. Cette première scène est très importante car elle représente la confrontation de Baldomero avec son environnement. A sa sortie de prison, Baldomero est une personne tourmentée, déçue, qui a perdu ses rêves et sa confiance en l’avenir. Il est quelqu’un de neutre. Mais en sortant, tous ses sens se réveillent, il veut profiter de la vie qui s’offre à lui. Baldomero est un personnage vraiment tranquille et assez naïf, qui accepte tout ce qui lui arrive sans se faire de complications, ce qui lui donne un optimisme incroyable et une grande force pour continuer à vivre.
Baldomero déambule dans les rues du Centre de Quito. Il lèche plusieurs vitrines : articles d’informatique, boutiques d’animaux, de nourriture, vitrines de luxe pour les touristes. Il s’amuse à découvrir des objets qu’il ne connaissait pas ou qu’il avait oubliés. Cette scène fait une description de la ville à travers ses contrastes et ses différentes atmosphères. On perçoit le chaos, la beauté et la laideur de l’architecture ; le bruit de la circulation et la foule en mouvement ; le commerce clandestin. On y voit le smog, la pluie, les textures de la ville. C’est un portrait de Quito, principalement de la zone du centre colonial historique.
Après avoir erré pendant plusieurs heures, Baldomero arrive à un parc. Il regarde doucement les bancs. Il finit par en choisir un, après un certain temps. Il s’asseoit. Il laisse le temps défiler devant lui, tout en observant l’endroit : il profite de la brise, il écoute les bruits de la rue, il regarde les gens, il perçoit l’atmosphère du parc. Il se sent heureux d’être libre à nouveau. La nuit tombe. Baldomero passe sa première nuit de liberté sur le banc de ce parc.
Le jour se lève. Baldomero passe toute la matinée assis sur son banc. Il observe avec émerveillement les allées et venues. Le rythme de la ville le terrifie. Il empoigne son petit sac à dos. Il marche. Il sort une cigarette qui tombe par terre. Pour la récupérer, il empiète sur la route sans faire attention à la circulation et se fait violemment reprendre d’un coup de klaxon par un automobiliste. Baldomero récupère sa cigarette et retourne s’asseoir sur le banc. Il fume. Il se lève à nouveau pour marcher. Arrivé à l’angle d’une rue, il observe un groupe de hip-hop qui reprend une chanson équatorienne dans le style beat box. Baldomero s’arrête et regarde. Il prend plaisir à écouter. Il retourne au parc, sur son banc. La nuit tombe. Il ressent le froid de la nuit, il regarde les lumières de la ville. Il a envie de fumer, mais il n’a plus de cigarettes. Il voit au loin un groupe de jeune qui boivent et discutent. Il s’approche d’eux pour leur demander une cigarette, mais les jeunes l’agressent. Baldomero veut éviter la confrontation et retourne à son banc. Il s’accroche à son sac à dos et passe la nuit en alerte.
Au jour levant, Baldomero est endormi bien accroché à son sac à dos. Il se réveille. Il compte le peu d’argent qu’il a, en prenant soin de ne se faire remarquer par personne. Il sort un sac plastique de sa poche et le remplit des pièces de monnaies tout juste comptées. Il sort plusieurs billets d’un dollar de sa chaussure gauche. Il compte 21 dollars en tout. Il se lève, met son sac sur son dos et s’en va.
Il trouve une pension toute simple. Il sonne à la porte. C’est Doña Carlota, une personne âgée, propriétaire du lieu, qui lui ouvre. Doña Carlota lui montre sa chambre. Le trajet de la porte d’entrée à la future chambre de Baldomero est semé de petits couloirs habités par des personnages bizarres et excentriques, qui créent une atmosphère autant absurde qu’onirique : des personnes âgées assises sur des fauteuils à bascule qui saluent et qui éclatent de rire. Un homme étrange qui peint dans sa chambre, la porte ouverte, et qui donne la bienvenue à Baldomero. Trois femmes sensuelles tendent grotesquement de séduire. Des enfants qui pleurent et qui crient et qui jouent au ballon. Ils arrivent à la porte de la chambre de Baldomero. C’est une chambre commune avec dix autres personnes. De petits lits en fer peuplent les quelques mètres carrés. Il y a de grands tiroirs scellés par des cadenas où chaque hôte laisse ses effets personnels.
Baldomero s’installe dans son vieux lit. A côté de lui un homme est allongé. Il s’agit de Luis, 28 ans. Il cherche à parler avec Baldomero. Il lui pose plusieurs questions. Baldomero n’a pas confiance et est gêné par l’approche de Luis. Entre deux discussions entrecoupées, Luis se rend compte que Baldomero n’a pas de travail, et l’invite à une bière. Il lui parlera d’un possible travail. Ils achètent alors des bières dans une épicerie de quartier et vont sur la place. Ils discutent. Luis lui parle alors de travailler dans un entrepôt de vivres : le travail consisterait à porter les sacs de marchandise en arrivage tous les jours. Les propriétaires de l’entrepôt ont besoin de main d’œuvre. Baldomero est enchanté par cette nouvelle. Ils se donnent alors rendez-vous le lendemain à 5 heures du matin.
Une fois dans l’entrepôt, le propriétaire, Arsenio, reconnaît Baldomero de l’époque où il était encore boxeur. Il lui offre l’emploi de porteur et d’assistant pour certaines tâches. Baldomero fait son travail avec enthousiasme et se montre reconnaissant pour l’opportunité lui ayant été donnée. Il reçoit son premier salaire.
C’est une dure journée de travail qui s’achève. Luis propose à Baldomero d’aller à un bar-buvette, un endroit assez traditionnel où l’on s’amuse bien et où l’on boit à se saouler pour pas cher. C’est une buvette répondant au nom de « La peine noyée ». Elle semble s’être arrêtée dans le temps. Le lieu n’est autre qu’un grand hangar avec un comptoir et un vieux jukebox et des disques vinyle anciens. Il y a des tables bordées de chaises vieilles et maltraitées. Plusieurs tableaux et des photos des stars des décennies passées ornent les murs : ce sont des chanteurs traditionnels équatoriens. A certaines tables d’angle, des prostituées attendent discrètement d’être invitées par des clients à boire un verre, puis, moyennant une petite somme, à coucher avec eux. Plusieurs fois par semaine, un spectacle avec Amelia, la prostituée la plus populaire, a lieu. C’est elle qui choisit ses clients. Elle a une belle voix et une attitude totalement différente des autres prostituées. Son spectacle consiste en la reprise de chansons équatoriennes très populaires, mais avec une touche spéciale : son attitude sensuelle et provocatrice. Elle chante accompagnée de deux musiciens qui rendent son show encore plus populaire. Baldomero et Luis regardent Amelia chanter. Baldomero sent une attraction immédiate pour elle. Il écoute avec enthousiasme chacune de ses chansons. Un homme complètement ivre crie des obscénités à Amelia alors qu’elle chante. Baldomero perd patience et remet l’ivrogne à sa place d’une seule bourrade. Amelia sourit alors. Plusieurs hommes reconnaissent Baldomero et s’approchent de lui pour le saluer et lui poser des questions sur son passé de boxeur. Baldomero sent une certaine gêne en remémorant ces instants de sa vie. Il a de brefs souvenirs, des flashbacks sensoriels qu’il ne comprend pas. Plusieurs hommes entourent Baldomero, l’invitent à boire et discutent avec lui. Au loin, Amelia et Baldomero font un premier contact visuel.
Le jour se lève. Baldomero ronfle, il dort à poings fermés. Luis le réveille doucement. Il a pour lui un certain respect depuis qu’il sait qu’il est une idole de la boxe. Ils marchent côte à côte à destination de l’entrepôt.
Baldomero et Amelia sont assis à table. C’est leur premier contact. Timide, Baldomero ignore comment réagir. Amelia se rend compte que c’est à elle de faire le premier pas pour un rapprochement intime. Ils parlent de boxe, de musique, mais très peu de la vie de chacun.
Don Mancilla, c’est sous ce nom qu’on le connaît, est le propriétaire du bar-buvette. Il s’approche de Baldomero pour lui dire qu’une idée brillante vient de lui traverser l’esprit, une illumination aux dires de Don Mancilla. Il propose à Baldomero de devenir la vedette du lieu. L’idée est de construire un petit ring où il combattrait deux fois par semaine contre quiconque oserait le défier. Cette proposition le déstabilise quelque peu : il a peur de combattre à nouveau et de blesser quelqu’un, ou pire, de le tuer par accident. Au début, Baldomero refuse la proposition de Don Mancilla.
Baldomero retourne au gymnase où il s’entrainait. Il demande à voir son ancien entraineur, le professeur Segundo. On lui dit alors qu’il est décédé quelques années auparavant. Baldomero devient triste. Il observe l’entrainement des jeunes avec nostalgie. Il donne des coups aux sacs, d’abord lentement et doucement, avec timidité. Des souvenirs de son époque de champion et d’idole de la boxe l’envahissent. Ce sont des souvenirs de son bonheur, auprès de son ex-femme, Rebeca, qu’il aimait tant. Il accélère alors les coups portés aux sacs. Il se souvient du moment où il a tué par accident cet autre boxeur, son éternel rival, lors d’un combat de rue. Tous deux ivres, ils se provoquaient entre rires et insultes. C’est un moment important pour Baldomero, car, en retournant au gymnase, le berceau qui a vu naître ses rêves, il accepte ses erreurs et se pardonne les objectifs qu’il n’a pas atteints et la mort qu’il n’a pas voulu donner.
À « La peine noyée », une affiche voyante, du style des affiches de combats de boxe des années quarante, arbore les murs. Baldomero accepte alors l’offre de travail en raison de sa passion pour la boxe et du besoin d’améliorer sa vie, de gagner plus d’argent. On le rebaptise alors « Sanson ». Les combats organisés sont illégaux, ce pourquoi Don Mancilla doit se montrer alerte pour éviter que la police ne se rende sur place en leur versant de généreux pots-de-vin. Cette nuit, c’est le début des combats. Plusieurs personnes sont venues défier Baldomero et attendent leur tour. Don Mancilla a créé tout un show autour des combats. Ils sont annoncés en imitant la voix des évènements professionnels, il génère de l’attente et de l’émotion chez les spectateurs avant chaque combat. Des paris sont faits. Si Baldomera gagne, il emporte une partie des paris. S’il perd, ce qui ne doit jamais arriver, il doit céder une partie de son salaire. A l’arrière du bordel se trouve une petite pièce qui sert de vestiaire. Baldomero est nerveux, il fume, il boit plusieurs bières. Luis l’accompagne et devient son assistant. Commence alors le premier affrontement de la nuit. Don Mancilla commente avec euphorie le combat. Baldomero bouge et frappe maladroitement, mais gagne le combat. Emu, Luis lui donne une accolade.
Le soir même, après les combats, Amelia et Baldomero se rendent chez elle. C’est un petit appartement. Il y a plusieurs photos accrochées aux murs, ce sont des stars du cinéma classique hollywoodien qu’Amelia admire, et qu’elle essaie d’imiter en chantant. Baldomero observe chaque photo avec attention. Ils boivent plusieurs bières avant de passer aux digestifs. Amelia met de la glace et de la crème sur le visage gonflé de Baldomero pour le soigner. Ils s’amusent ensemble. Baldomero manifeste son goût pour la musique qu’elle chante. Amelia lui offre alors un vieux walkman et quelques CD de musique nationale pour qu’il puisse l’écouter autant de fois qu’il en aurait envie. Ému, Baldomero colle les écouteurs à ses oreilles —c’est quelque chose de nouveau pour lui— avant de s’installer sur le fauteuil. Epuisé, il s’endort, une cigarette à la main. Assise face à lui, Amelia le regarde, lui ôte la cigarette des doigts et boit un verre de plus, toute seule, avant d’aller dans sa chambre.
Les jours passent. Baldomero transporte des marchandises sur son dos le jour, et combat la nuit. Il écoute de la musique sur son walkman. Il passe au bar.
Un soir, alors qu’il se dirige au bar depuis son auberge, il revoit les chanteurs en herbe de hip-hop. Il les écoute. Quand ils terminent, il leur dit qu’il connaît un endroit où ils pourraient se présenter. Il accompagne alors les jeunes au bar. Visiblement agacé, Don Mancilla finit par accepter que les jeunes se produisent ce jour-là. Mais peu de monde est là, les quelques spectateurs sont plutôt âgés et regardent ces jeunes d’un regard mélangé entre l’incompréhension et le dégoût. Baldomero, en revanche, apprécie leurs chansons. Quand ils terminent de se produire, ils ne reçoivent que peu d’applaudissements.
Baldomero marche dans la rue. Il est de bonne humeur. Grâce à ses deux emplois, il gagne plus d’argent. Il s’arrête devant un kiosque et achète une affiche de sa chanteuse préférée, Carlota Jaramillo, et une autre de Marilyn Monroe, qu’il offrira à Amelia. Dans une boutique, il achète une figurine de boxeur.
Baldomero arrive à l’auberge. Il salue les occupants des différents couloirs. Un enfant s’accroche à sa jambe. Il se rend à la chambre qu’il partage avec d’autres personnes ; l’enfant voit les différents hommes qui s’y trouvent, prend peur et s’enfuit en courant. Baldomero range des affaires dans son sac pour emménager dans une chambre qu’il ne partagera avec personne d’autre. Grâce à ses deux emplois, il peut se permettre de louer une chambre indépendante. Baldomero accroche sa nouvelle affiche au mur et dépose sa figurine de boxeur sur la table de chevet.
Le bar bat son plein, les combats de « Sanson » font un tabac. Baldomero combat avec une plus grande confiance en lui et se surprend à y reprendre du plaisir, en jouant ou en agaçant ses adversaires. Baldomero se trouve alors dans le vestiaire. Amelia entre, et Baldomero lui offre la photo de Marilyn. Emue par le cadeau, elle l’entoure de ses bras et l’invite à passer chez elle après les combats de ce soir.
Amelia et Baldomero ont des relations sexuelles pour la première fois. Dans cette scène, on ne les voit pas directement en train de faire l’amour, on les entend seulement hors champ avec pour fond la vue imprenable depuis la fenêtre d’Amelia sur Quito.
Baldomero et Luis réajustent quelques produits sur les rayons de l’entrepôt. L’atmosphère est à la relaxation. Arsenio se trouve auprès d’eux. Il parle avec Baldomero et lui pose des questions sur sa fiancée Rebeca. Baldomero devient de glace en apprenant qu’Arsenio la connaît. Arsenio lui raconte alors que Rebeca a un enfant, et qu’il pensait qu’elle l’avait eu avec lui. Baldomero n’en revient pas. Le silence s’effondre sur lui, il reste pensif. Il termine alors de travailler, se change, se lave, colle ses écouteurs en écoutant la musique dans la plus grande concentration. Secoué par la nouvelle fraichement reçue sur son fils, Baldomero est confronté à une vision étrange : il se retourne et voit deux musiciens qui interprètent la musique de son walkman. Il fixe son regard. Il n’a pas l’air surpris de voir ce qu’il voit. Il se retourne vers l’avant, puis vers l’arrière où se trouvaient les musiciens, mais cette fois, il n’y a plus personne. Il se dirige vers le lavabo et y éponge la sueur de son front.
Baldomero est allongé sur son lit. Il fixe le toit du regard. Il repense à sa relation avec Rebeca.
Baldomero entre dans une boutique, où il avait l’habitude de se rendre avec Rebeca. Il parle avec Susana, la fille de la propriétaire, qui le reconnaît. Il lui demande des nouvelles de Rebeca. Susana ne sait rien, mais elle lui dit de parler avec sa mère, qui doit bien savoir quelque chose.
Baldomero l’appelle. Doña Perla lui donne une adresse où Rebeca et son fils, Alfonso, vivraient vraisemblablement.
Ému, Baldomero se rend à l’adresse que lui a donné Doña Perla. Il se poste en face de la maison pendant des heures, sans jamais les croiser. Il arrive en retard au bar.
Cette nuit-là, Baldomero combat sans être bien concentré. Il gagne. Il boit plus que de coutume. Il évite Amelia et Luis.
Baldomero est à l’entrepôt. Il fait son travail, distrait. Une dame achète plusieurs caisses d’orange que Baldomero porte jusque dans la rue. Par accident, plusieurs oranges tombent par terre. La dame se plaint et vilipende Baldomero, qui perd sa patience et lui répond. La dame se met alors à l’insulter, et commence la dispute. Arsenio apparaît alors et lui demande de se retirer pour lui laisser trouver une solution à ce malentendu.
Baldomero est debout, devant la maison de Rebeca et d’Alfonso. Il attend pendant des heures. Il ne parvient pas à les retrouver. Il part au bar et se met à boire tout seul, assis à une table.
Baldomero guette pendant des heures la maison de Rebeca. Il boit à la bouteille et fume. Enfin, il voit Rebeca et un enfant. C’est Alfonso. Baldomero les observe avec émotion. Il s’approche d’eux lentement, mais s’arrête brusquement, effrayé par l’idée de s’approcher. Il retourne à l’endroit où il était posté. Il observe la maison et sourit. Il finit par s’en aller, le moral au plus haut maintenant qu’il sait où vit son fils.
Au bar, Baldomero boit attablé avec quelques personnes qui lui demandent de raconter quelques anecdotes de son époque de boxeur. Baldomero, de bonne humeur, se prête au jeu. Quand l’un des hommes parle de son fils, qui veut faire de la boxe, Baldomero change d’humeur et abandonne le bar.
Tôt le matin, Baldomero se poste devant la maison de Rebeca. Alfonso et Rebeca sortent. Ils se dirigent au collège du petit. Baldomero les prend en filature. Il reste debout devant la porte principale du collège pendant quelques minutes.
Baldomero arrive en retard à son travail à l’entrepôt. Arsenio le réprimande et lui rappelle qu’il n’a pas le droit d’arriver en retard.
Dans la chambre d’Amelia, Baldomero est assis au pied du lit, en sous-vêtements, les bras appuyés sur ses genoux, le regard perdu dans le sol. Amelia fume, toute nue, en regardant Baldomero.
Baldomero, debout devant le collège, regarde Alfonso. L’enfant marche en direction de chez lui ; Baldomero le suit méthodiquement. Il boit une petite bouteille d’alcool qu’il porte toujours sur lui dans la poche intérieure de sa veste.
Cette nuit-là, Baldomero combat avec rage et met rapidement K.O. ses adversaires.
Baldomero est endormi. Il fait un rêve : il voit son fils allongé sur le sol, des pores de son visage s’échappent des gouttes de sang. Peu à peu, le visage de l’enfant est complètement baigné en sang. C’est une seule et même tâche rouge. Baldomero se réveille en sursaut. Il se lève, regarde à travers la fenêtre. Il sort dans la rue.
Baldomero suit Alfonso de sa maison au collège. Il arrive très souvent en retard au travail. Arsenio finit par le licencier, lassé par son attitude irresponsable. Baldomero dit qu’il a besoin de ce travail, mais la décision d’Arsenio est déjà prise. Altéré et ennervé par la perte de son travail, Baldomero crie et détruit plusieurs affaires de l’entrepôt.
Baldomero suit Alfonso. Il le regarde au loin.
Seul, assis sur le banc du parc où il dormait à sa sortie de prison, Baldomero boit un peu de sa bouteille. Il est surpris par derrière par un coup porté à sa tête avec un bâton. C’est Jorge, le nouveau compagnon de Rebeca. Lui et trois amis chargent contre Baldomero pour le mettre en garde de ne plus poursuivre Rebeca et son fils. Accablé de coups, Baldomero git sur le sol. Sa rancœur envers Rebeca s’accroît. Ce soir là, il aurait dû combattre, mais il reste dans sa chambre, à l’auberge, puis s’endort.
Au bar, Don Mancilla annule les combats prévus pour ce soir. Il perd les paris, ce qui le met fou de rage.
Le lendemain, Baldomero, le visage enflé et fatigué, se prépare à combattre. Luis l’aide à enfiler ses gants. Amelia entre, mais Baldomero l’évite et sort sur le ring. Ce soir, son adversaire est grand et fort. Baldomero est ivre, fatigué et se sent intimidé. Luis l’encourage. Baldomero perd.
Baldomero et Luis, pleins de dépit, se saoulent sur une place.
Baldomero est à la gare routière. Il achète deux billets de bus à destination d’une autre ville.
Baldomero est dans sa chambre. Il plie ses vêtements, range ses quelques effets personnels tout en écoutant de la musique sur son walkman. Amelia entre. Elle se rend compte que Baldomero a l’intention de partir. Il lui raconte alors qu’il a un enfant et qu’il doit s’occuper de lui, qu’il doit l’amener loin pour le protéger. Ils se disputent. Agacée, Amelia s’en va.
Baldomero attend en face du collège d’Alfonso. Alors que ce dernier sort, il s’approche de lui. Il lui parle maladroitement, mais l’enfant ne lui répond pas. Alfonso prend peur et essaie de courir. Baldomero le rattrape et le serre dans ses bras. Le petit crie et donne tous les coups qu’il peut avec les bras et les jambes. Plusieurs personnes accourent pour aider l’enfant. Nerveux, Baldomero ne sait pas ce qu’il doit faire. Il lâche l’enfant, qui tombe violemment par terre. Il regarde Baldomero, puis s’enfuit en courant. Désespéré, Baldomero regarde les gens autour de lui. Il se fraye violemment un chemin et part en courant. Il vague dans les rues en frappant les portes et en donnant des coups dans l’air. Il donne des coups de pied à tout ce qu’il voit. Il revient au parc où il a dormi quelques jours durant. Épuisé, il se laisse tomber sur le banc. Son regard se perd dans le vide.
Le bar « La peine noyée » est plein à craquer. On fait des paris, on boit, on fume. Baldomero est dans son coin du ring. Il regarde autour de lui. Son regard croise celui d’Amelia, qui, assise au comptoir, fume et lui sourit. La cloche marquant le début du combat retentit. Baldomero s’approche du centre du ring.